
Pauline, chez TeamInside Lille depuis 2020
Je ne me suis jamais vraiment intéressée à la place que j’occupe depuis 31 ans, en tant que femme dans cette société qui est la nôtre. Ou tout du moins, c’est resté en stand-by, plutôt évasif, pas vraiment de questionnements profonds. Jusqu’à récemment.
Il y a eu beaucoup d’épisodes de vie, beaucoup d’expériences. Il y a eu des déclencheurs aussi. Le passage de la petite enfance à l’adolescence, puis à l’âge adulte.
La perception que j’avais de mon corps, la perception du monde qui m’entourait et des autres.
Un brouhaha incessant entre mes ressentis, mes émotions, mon attitude ou mes comportements.
C’était insidieux, ça a fait son chemin.
Comme beaucoup d’entre nous, comme certains d’entre vous (probablement), j’ai essuyé les insultes, les crachats sur un jean tout neuf. Les frotteurs du métro, les regards libidineux à vomir. La violence verbale, une course-poursuite sur un boulevard fréquenté, me carapater dans un parking au 2nd sous-sol et prier n’importe quel dieu de me protéger. La peur d’y rester.
Je ne prétends pas porter une étiquette, tout simplement parce que je ne pense pas être légitime et que je ne dispose pas d’assez de bagou ou de connaissances sur le sujet. Je n’évoquerai pas les Femen, les féministes, la misogynie ou le machisme.
Mais j’ai tout de même mené l’enquête.
Je commence donc avec Jack Parker, alias Taous Merakchi.

Sa description en homepage correspond parfaitement à mes inspi-aspirations:
“J’écris, je crée des choses, j’ai parfois des bonnes idées, et j’aime bien raconter des trucs.”
Taous Merakchi n’a pas simplement oeuvré pour le webzine Madmoizelle en tant que journaliste chroniqueuse (ses confidences sur une agression en pleine rue m’ont bouleversée).
Cinéphile passionnée par les monstres, elle revendique avec finesse et férocité son “moi”, face à ce qu’elle vit, face à ce qu’elle voit.
“Je suis arabe (non en fait, techniquement, je suis kabyle – mais l’heure est au rassemblement et non à la division, alors on va pas commencer à chipoter) et je ne vous veux aucun mal.”
Une continuité franchement assumée: elle se met à écrire des livres. Elle lance également un podcast, “Mortel”, même un jeu de société creepy “Scary Party : “Survivrais-tu à un film d’horreur ?”. Ca ne plaît pas à tout le monde, et c’est tant mieux.
Sorcière à ses heures, elle a récemment sorti un “Grimoire de Sorcellerie Moderne” pour toutes les Hermione, Sabrina, ou Baba Yaga qui s’ignorent.
Taous / Jack donne un grand coup de pied dans la fourmilière des idées reçues. Ne mâche jamais ses mots. Sans chichis, sans fioritures. Elle a pris son courage à deux mains, une voix, un clavier et (sans doute) des tonnes de pages griffonnées.
Une femme qui s’adresse aux femmes, aux hommes (et aux chats aussi). Une femme intemporelle, complètement dans l’ère du temps.